Retrouvez ici toutes les expositions thématiques présentées lors du 44ème Salon International de la Caricature, du Dessin de Presse et d’Humour 2025 de Saint-Just-le-Martel qui a lieu du 27 septembre au 5 octobre 2025.
Retrouvez ici toutes les expositions thématiques présentées lors du 44ème Salon International de la Caricature, du Dessin de Presse et d’Humour 2025 de Saint-Just-le-Martel qui a lieu du 27 septembre au 5 octobre 2025.
Cette exposition présente une sélection de dessins extraits du livre « Antonio, 50 anos de humores – 1974-2024 » publié en 2024.
António (António Moreira Antunes) est né à Vila France de Xira, Lisbonne, Portugal, le 12 avril 1953. Il a suivi un cours de peinture à l’école artistique spécialisée Antonio Arroio de Lisbonne. Il a commencé à dessiner en mars 1974 pour le journal Republica et il est le dessinateur attitré de l’hebdomadaire Expresso depuis fin 1974. Il est l’auteur de l’ensemble « Figures de Lisbonne », composé de 50 caricatures de personnalités importantes de la vie politique, culturelle et artistique de la ville, réalisées en pierre encastrée, qui animent le hall de l’aéroport de Lisbonne. Il est commissaire du Festival Cartoon Xira et directeur du World Press Cartoon Salon.
Qui est Phil ? Répondre à cette question serait l’enfermer pour toujours dans une cage, et les cages, Phil, c’est pas vraiment son truc. Les cages, il les saccage. Qu’on enferme les gens, Phil, c’est pas vraiment son truc. Alors faut penser à la liberté parfois, à la sienne, à celle des autres, à la nôtre, à celle de la presse aussi. Parce que la presse, Phil, c’est vraiment son truc. La presse, la vraie, celle qui informe, qui cherche, qui recherche, celle qui lâche pas le morceau, jamais, en dépit de tout, de la censure, de la bienséance, de la bien-pensance.
Que nous racontent les dessins de Phil Umbdenstock ? L’actualité brute ? L’actualité noircie à l’encre rouge ? Son actualité ? Parce qu’on le dit contestataire Phil, engagé, militant, rouge… de colère, de douleur, de couleur ! On dit son crayon acide, acerbe, acéré. On dit son crayon plein de désillusion, parfois. Qu’importe. Son crayon, c’est lui, c’est sa main, c’est sa vie. Je le connais rouge, je le connais noir, je le connais avec et sans son perfecto. Je le connais en colère, je le connais joyeux, je le connais triste. Je le connais militant, je le connais engagé. Jamais désillusionné. Jamais. Un mec qui anime des ateliers de dessin de presse dans des prisons n’est pas désillusionné, non. Un mec qui s’obstine à faire du dessin de presse à l’heure où les « Non mais allô quoi » et autres Nabila sont référencés à l’INPI n’est pas désillusionné, non.
Alors, qui est Phil Umbdenstock ? Toujours lui-même et jamais vraiment le même. Pas parce que ça nous arrange, non. Pas parce que l’actualité le demande. Parce qu’être le même chaque jour c’est mourir. Parce qu’être reconnu au premier coup de crayon, c’est ressembler à tout le monde. Et ressembler à tout le monde, Phil, c’est pas vraiment son truc. Parce que personne ne se ressemble, en réalité. Surtout pas lui. Phil, une rencontre inespérée. De l’amour. De l’humour. Noir, parfois. Noir, souvent. Parce que le noir c’est beau. Parce que le noir mélangé au beau, c’est tout un poème.
– Alexandra Vallat
Loup était un redoutable prédateur qui se plaisait à déchiqueter à pleines dents et crayons très pointus tous ceux qui ne lui plaisaient pas comme les politicards de tous bords, les militaires de tous grades, les imbéciles de tous poils et d’autres espèces éminemment nocives pour la planète Terre. Par contre, je ne l’ai jamais vu cracher son fiel sur un prolo, syndicaliste ou pas, trop rouge ou pas assez, lui qui s’est régalé à croquer férocement aussi bien le bon vieux capitaliste à haut-de-forme que le jeune hyper-néolibéral en jeans et baskets de prix. Complice de Cabu et de Siné dans l’émission « Droit de réponse » de Michel Polac sur TF1 (surtout avant la privatisation de cette chaîne par le président soi-disant socialiste François Mitterrand au bénéfice du fabricant de maisons de maçon Francis Bouygues), Loup fut partie intégrante de ce quartette infernal qui fit les rares grandes heures de la télévision française. (…)
Dessinateur d’actualité politique et aussi d’humour et de BD, Loup sévit avec beaucoup d’acidité dans la presse française, notamment dans les pages de Charlie Mensuel, Le Canard Enchaîné, Pilote, Fluide Glacial, l’Idiot International, l’Evénement du Jeudi, Marianne, Siné Hebdo et de nombreux autres titres. Par coquetterie antimilitariste, il dessinait aussi sur un siège d’avion de chasse ce qui lui permettait de s’éjecter aussitôt, son travail de bombardement graphique de la bêtise humaine terminé. C’était un esthète. (…)
– Carlos Brito
Pour un dessinateur, c’est toujours l’heure du pastiche.
Cette exposition est un amuse-gosier, un avant-goût d’un album en préparation où l’auteur détourne les tableaux des grands maîtres et les affiches de ciné et les pub célèbres. Beaucoup des dessins ont été publiés dans la presse, principalement le « Canard Enchaîné »…
Jean-Michel Delambre est né à Liévin dans les Hauts-de-France. Il est dessinateur de presse (Le Canard enchaîné depuis 40 ans et autres medias et auteur BD (Le Da Vinci corse- au Cherche-Midi…), il est aussi peintre et sculpteur. Auteur de livres « jeunesse » (éditions Miette-Arthémuse-Henry-la Rumeur libre), il publie nouvelles et poèmes (La Der des der, L’Eldorado de la Méduse « prix des Trouvères » éditions Henry-la Rumeur libre).
Aujourd’hui, face à la crise de la presse, aux risques de procès et d’attaques personnelles, à la dévalorisation du graphisme et à l’avènement de l’IA, dessiner est un acte de résistance, ou du moins de grande obstination. D’où le titre de cette exposition qui présente des dessins de divers types : caricatures (dont celles de personnages d’autrefois), dessins humoristiques (sur des thèmes qui me sont très chers), et dessins d’actualité.
Pourquoi ce recueil ? Parce qu’il représente mon parcours : je suis caricaturiste, illustratrice et professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Venise. J’ai toujours cherché (et parfois même touvé !) l’équilibre nécessaire pour permettre à ces multiples « âmes » en moi de coexister. Le dessin même est une forme de communication qui utilise des registres multiples et différents. Dans le dessin de presse, domaine auquel je me consacre particulièrement depuis 15 ans, deux mondes se rencontrent : celui de l’art et celui du journalisme. Permettez-moi une métaphore. Le/a dessinateur/trice de presse est un peu comme un funambule : il évolue sur une corde tendue entre le journalisme, avec son besoin d’information et de véracité du contenu, et l’art, qui ouvre au lecteur des chemins de compréhension différents et plus profonds. Dans mes dessins, comme un funambule, parfois je suis un peu plus proche de l’actualité (avec la politique et les caricatures), d’autres fois je me rapproche du dessin expressif et poétique. L’humour comme balancier… ce qui dans mon cas ne veut pas dire nécessairement chercher le “comique” et le rire.
Mes dessins visent avant tout à faire réfléchir les lecteurs, à poser des questions, à susciter des doutes. Et certainement, dessiner m’aide moi-même à explorer plusieurs directions, d’une manière vachement obstinée et contraire.
Adriana Mosquera Soto, alias Nani, née à Bogota en Colombie, est une caricaturiste et auteur hispano-colombienne.
En 1995, elle crée Magola, un drôle de personnage féministe qui devient l’une des figures emblématiques de la bande dessinée ibéro-américaine. L’humour social, les couples, l’actualité, l’égalité et la violence contre les femmes sont autant de thèmes traités à travers ses aventures. Les revendications écologiques sont également très présentes dans ses œuvres. Magola est également publié dans le journal espagnol 20 minutes et dans le journal colombien El Espectador.
NANI est l’auteur de nombreux livres tels que Así es Magola en 1996, Sobreviviendo en pareja (« Survivre en couple ») en 2005, Hasta que la realidad nos separe, (« Jusqu’à ce que la réalité nous sépare ») en 2008, Magola 1, Wonderful woman et Magola 2, No comments en 2014. Elle a déjà travaillé avec de nombreux journaux hispano-américains tels que les quotidiens El Tiempo, El Espectador, El Heraldo, La opinión de Colombie, ou encore METRO, La Razón, El País et le Diario de Alcalá d’Espagne, et le quotidien El Comercio d’Equateur.
Elle a réalisé plusieurs expositions notamment à Cuba, en Chine, en Colombie, en Espagne, au Portugal et au Mexique. Elle a par ailleurs travaillé avec des ONG sur la question de l’égalité des genres en Espagne et en Colombie. Elle a gagné de nombreux prix tels que celui de Professeur honorifique de l’humour par l’Université d’Alcalá de Henares en Espagne en 1997, la première place au Concours Humour et allaitement en Espagne en 2003, la première mention au Concours international d’humour graphique à Gondomar au Portugal en 2006, la première place au concours Rencontre de caricaturistes femmes à Cuba en 2006 et le grand prix Diogeneses Taborda en Argentine en 2012.
« ImagiNATIONS : L’art comme solidarité » est une série continue d’œuvres d’art créées en réponse à des problèmes qui nous touchent au quotidien, comme l’immigration, les droits de l’homme, les déplacements, la violence armée, les conflits internationaux et la crise environnementale. Ces œuvres reflètent les valeurs universelles d’amour, de justice, d’égalité et de paix. Elles visent à créer des ponts entre les frontières, les langues et les cultures, tout en suscitant un dialogue sur des enjeux d’actualité, tant au niveau local que mondial.
Ce projet célèbre l’esprit d’opposition politique pacifique, ainsi que la joie et la beauté comme formes de résistance créative. Être témoin de l’injustice et des bouleversements politiques m’inspire à créer des images qui non seulement documentent les temps turbulents dans lesquels nous vivons, mais célèbrent également la beauté et la résilience des communautés les plus vulnérables.
Pour moi, créer de l’art est une pratique de l’espoir en action. J’espère que ces images inspireront la réflexion et donneront aux individus et aux communautés les moyens d’agir en faisant entendre leur voix avec empathie, solidarité et amour. Le projet prend de nombreuses formes : pages imprimées, en ligne, galeries, musées, expositions d’art publiques et le livre ImagiNATIONS : L’art comme solidarité.
Les sélections de « Solidarity » ont été récompensées par divers prix, dont le premier prix du prix international Lurie des Nations Unies ; le « Political Satire Award » à la Biennale de l’humour à Cuba ; le Northern Manhattan Arts Alliance Award, le Puffin Foundation Award, le Upper Manhattan Empowerment Zone Award et le Lower Manhattan Cultural Council Award.
« J’aime créer des commentaires visuels sur des situations de la vie quotidienne et des enjeux mondiaux, en utilisant le langage universel de l’art et de l’humour. Je pratique ce métier depuis quarante-cinq ans et j’espère continuer jusqu’à la fin des temps ! » – Feggo
Felipe Galindo Gómez (Feggo) crée des œuvres humoristiques dans divers médias, notamment la bande dessinée, l’illustration, l’animation, les beaux-arts et l’art public. Il est également professeur d’art. Né à Cuernavaca, au Mexique, Feggo réside à New York depuis 1983. Il est titulaire d’une licence en arts visuels de l’Université nationale autonome du Mexique.
Feggo a organisé de nombreuses expositions individuelles aux États-Unis et à l’étranger. Il a été récompensé pour ses dessins humoristiques aux États-Unis, aux Nations Unies, en Ukraine, en Turquie, en Grèce, au Portugal, au Mexique, au Japon, en Italie, à Porto Rico, en Croatie et en Belgique. Parmi ses recueils de bandes dessinées, on compte « Cats Will Be Cats » (Plume/Penguin), « Manhattan » et « No Man Is a Desert Island » (J. Pinto Books), « George Washington : Back to New York City », « Taking Liberties », une interprétation de la Statue de la Liberté, « Used/Reused », « Trump Truth » et « Trump Law », coécrits avec Henry R. Kaufman (Now What Media).
Il a également écrit le roman graphique récemment publié « Ellis Island » (First Second Books). Il a conçu « Magic Realism in Kingsbridge », une série d’images humoristiques sur quatre œuvres d’art publiques permanentes en verre facetté pour les quais de la station de métro de la 231e Rue à New York, commandée par MTA Arts Design.
Mustafa Moharram Bey MOKHTAR est né le 15 décembre 1883. Après avoir étudié le droit à l’École française de droit au Caire, il a intégré le service du Palais Royal, où il était en charge du protocole royal spécifique au roi Fouad 1er, qu’il a quitté pour devenir conseiller auprès des tribunaux mixtes. Moustapha Moharram adorait voyager et Paris, où il passait chaque année ses vacances d’été avec sa famille, devint sa ville favorite.
En plus du dessin de caricatures, Moustapha parlait couramment sept langues, jouait du violon, sculptait, gravait. Depuis sa plus tendre enfance, il affectionnait l’art et c’est ainsi qu’il suivit avec fascination les étudiants de l’École des Beaux-Arts. À cette même époque, il commence à pratiquer le dessin de caricature et à représenter les scènes qui le captivent. Avec son œil pénétrant, il captait les scènes de la vie et les traits des personnes qu’il « enregistrait » avec brio. Sur le banc des juges, son carnet de croquis ne le quittait jamais et il « croquait » les visages des juges, des avocats et des visiteurs des tribunaux.
Moustapha Moharram Moukhtar a participé à de nombreuses expositions, dont la première dédiée à la caricature en Égypte en 1917. Il fréquemment participé aux expositions organisée annuellement par la Société des Beaux-Arts du Caire, notamment en 1923 et 1929. Encouragé par ses amis à rassembler ses œuvres dans un ouvrage, il publie en français et à Paris un livre intitulé « Caricatures » à ses frais. Ce livre est, aujourd’hui encore, considéré comme le plus ancien livre de caricatures publié en Égypte à l’époque moderne. En 1936, il publie la deuxième partie du livre, qui cette fois-ci est imprimé au Caire.
Bienvenue dans ce voyage en cartoon à travers l’histoire de l’art belge.
Malgré sa petite taille, la Belgique a apporté une contribution extraordinaire à l’histoire de l’art européen. L’art belge n’est pas uniforme mais extrêmement diversifié. Il est aussi mystérieux qu’une peinture de Magritte, aussi raffiné que la Ligne Claire de Hergé, aussi populaire que Bruegel, aussi ludique que Les Schtroumpfs, et aussi mélancolique qu’une mélodie de Toots Thielemans.
Que ce soit sur toile, en texte, avec de la musique ou sous forme de cartoon, l’art belge se caractérise par son savoir-faire, son imagination, son absurdité et une touche d’ironie. Ils servent chacun de source d’inspiration pour les dessinateurs belges d’aujourd’hui. « Belgique : où l’ordinaire devient étrange, et l’étrange devient familier. » Pour cette exposition ‘Des Primitifs flamands à la bande dessinée. L’histoire de l’art belge en cartoons’, nous avons demandé à des dessinateurs belges de nous envoyer des cartoons faisant référence à notre propre histoire de l’art belge. Parmi plus de 100 dessinateurs belges, un jury international a sélectionné 50 cartoons pour l’exposition itinérante. Avec cette exposition, nous voulons présenter au grand public et aux amateurs de cartoons un échantillon de cartoons belges et en même temps susciter la curiosité pour l’histoire de l’art belge. Bien sûr, Van Eyck, Magritte et Tintin vous diront quelque chose. Mais les amateurs d’art du monde entier connaissent-ils le travail de Félicien Rops, Panamarenko et Wim Delvoye ?
Cette exposition est organisée par le European Cartoon Center Kruishoutem – Belgique et les dessinateurs d’humour et de presse suivants ont participé à l’exposition : Philippe Bossens, Marc De Bel, Leon De Borger, Luc Descheemaeker, Hans Dierick, Raphaël Donay, Patrick Heymans, Tony Houbrechts, Jean-Claude Salemi, Stijn Lauwers, Marc Ghijsels, Jan Op de Beeck, Stefaan Provijn, Constantin Sunnerberg, Tony Tasco, Wouter Van Ghysegem, Norbert Van Yperzeele, Trui Vanden Berghe, Eric Vandenberghe, Bert Vanstiphout, Francois Veldeman, Luc Vernimmen et Geert Verscheure Stefaan Veys
Mohandas Karamchand Gandhi, né à Porbandar (Gujarat) le 2 octobre 1869 et mort assassiné à New Delhi le 30 janvier 1948, est un avocat indien, un nationaliste, anti-colonialiste et une personnalité politique connue pour avoir employé la résistance non violente.
Il mène des campagnes politiques en faveur de l’indépendance de l’Inde vis-à-vis de la domination britannique.
Pionnier et théoricien du satyāgraha, de la résistance à l’oppression par la désobéissance civile de masse, cette théorisation est fondée sur l’ahiṃsā (« non-violence »), qui contribue à conduire l’Inde à l’indépendance. Gandhi inspire de nombreux mouvements de libération et de défense des droits civiques dans le monde. Son analyse critique de la modernité occidentale, des formes d’autorité et d’oppression (dont l’État), sont une remise en cause du développement qui influence nombre de théoriciens et de dirigeants politiques.
Gandhi est reconnu comme le Père de la Nation en Inde, où son anniversaire est une fête nationale. Cette date a également été déclarée « Journée internationale de la non-violence » par l’Assemblée générale des Nations unies en 2007.
C’est en organisant deux classes culturelles à St Just le Martel (1990 – 1991) que Nalair rencontre le milieu de la presse et du dessin d’humour. C’est alors le coup de foudre ! Il se met à collaborer avec « l’Enseignant » (national et local) ainsi qu’avec d’autres journaux, fanzines et revues. Il participe à de très nombreux salons en tant que caricaturiste. Comment expliquer ce goût prononcé pour le travail en direct ? C’est pour lui une manière extraordinaire de communiquer les yeux dans les yeux… Tout cela sans jamais cesser d’effectuer des recherches plastiques en tous genres : peintures, collages, dessins, etc.
Nalair a été pendant 5 ans président de Feco-France et rédacteur en chef de Fecorico un journal qu’il crée en janvier 2012. Nalair obtient quelques prix comme celui du Public à Orléans, puis celui de Ville toujours à Orléans, le Prix de la ville de Louviers mais aussi un prix international qui est cher à son cœur, un prix d’Excellence au 10e Concours international de dessin éditorial du Comité canadien de la liberté de la presse à Toronto.
Le portrait-charge avec un personnage doté d’une grosse tête sur un petit corps a fini par être un poncif de la caricature à la fin du XIXème siècle. Les premiers caricaturistes à utiliser ce procédé furent Benjamin Roubaud, Honoré Daumier, Nadar et Etienne Carjat. L’exposition se propose de montrer le travail des premiers utilisateurs du procédé.
Après « Chaud Devant ! Dessine pour demain ! » et « L’eau dans tous ses états », c’est le vent qui était à l’honneur cette année, auprès du public scolaire. Ce projet partenarial entre le Salon, EDF et l’Education Nationale, a vu le jour en 2022. Ce sont 5 classes de Cycle 2 et Cycle 3 qui ont découvert l’actualité à travers le dessin de presse et l’initiation aux techniques de dessin pour exprimer leurs émotions et leurs idées.
« Au gré du vent » s’est structuré autour de plusieurs temps à destination des établissements du Roussillon (Limoges), La Bastide (Limoges), Fernand Buisson (Feytiat), Aristide Briand (Le-Palais-sur-Vienne) et du collège Donzelot (Limoges) tout au long de l’année scolaire 2024-2025. L’année a débuté par une visite au Salon 2024 avec une rencontre entre tous les participants, des visites d’expositions et des échanges avec les dessinateurs.
Dès le mois de janvier, Lydia ROCHE-TURFFAUT, artiste plasticienne, est intervenue dans chacune des classes à raison d’une séance tous les mois. L’alternance entre techniques et regards du dessinateur et séances d’acculturation avec l’actualité et le thème du vent enseigné par les professeurs ont fait mûrir dans les classes la finalisation de diverses œuvres qui seront exposées au Salon 2025. Enfin, au mois de juin, une journée exceptionnelle a été offerte aux classes au lac de Saint-Pardoux où ils se sont initiés au boomerang ainsi qu’au dessin sur des boomerangs cartonnés.
Cette année, à l’école des Justins, nous avons pu : expérimenter divers styles de caricatures (travailler sur les ombres et lumières, faire des caricatures collaboratives) , décortiquer l’actualité autour des dessins de presse de la semaine et tester différentes manières de donner une touche d’humour à un dessin.
Nous nous sommes notamment amusés à créer des illusions d’optique, à dessiner des stars en caricatures, à faire des assemblages de dessins inattendus, à dessiner sur un tableau interactif, à créer une affiche représentant la ville de St Just et à réaliser ensemble un premier journal.
On a pu créer des dessins amusants avec des ombres surprenantes, raconter la vie pas facile d’un crocodile au quotidien, visiter l’expo Siné et s’en inspirer pour de drôles de chats, dessiner des fruits et légumes qui font du sport, s’entraîner à dessiner des personnages, des postures, dessiner sur différents supports et surtout apprendre à regarder le monde sous un œil nouveau !
Les dessinateurs des Justins 2024/2025 : Mathilde, Lucile, Lucas, Manon, Emma, Margaux, Charlie et Maya.
Voici donc un petit échantillon de l’école des Justins !
L’automne est la saison des feuilles qui tombent, leurs trajectoires oscillantes formant des paraboles émotionnelles. L’automne est aussi la saison des couleurs chaudes et énergisantes : rouge, marron, jaune et orange. Les cours viennent de reprendre, la saison de football aussi, et nous nous retrouvons comme devant une page blanche, prête à être remplie d’un nouveau chapitre de notre vie. Une page qui peut prendre des teintes grises, sombres, obscurcies ou colorées selon la façon dont nous abordons les événements. Et c’est là que réside le sens poétique du quotidien, qui, telle une feuille qui tombe, oscille entre « routine » et « poésie ». Cela dépend toujours du point de vue.
Andrea Pecchia et son exposition offrent des points de vue indéniablement originaux, poétiques et transversaux, capables de transformer une feuille en feuille sur laquelle écrire la photosynthèse de son existence et vice versa. Un jeu bivalent qui évolue sur des voies différentes : à sens unique, à sens multiples, voire à double sens. Tout dépend du point de vue de départ, de la visualisation et du point de vue de l’image sur lequel se poser. En France, « feuille » et « la feuille » sont synonymes.
Dans l’exposition d’Andrea Pecchia, la feuille et la feuille d’automne prennent également une double valeur. Par assonance, à l’image du Feuilleton d’Honoré de Balzac qui, au beau milieu de la première page des journaux français il y a près de trois siècles, inventa le roman-feuilleton. Un espace de culture. Le « Feuilleton » demeure un terme qui désigne désormais le genre littéraire lui-même, proposant des récits riches en événements, personnages et rebondissements, visant à impliquer émotionnellement un large public, où les situations sont soulignées par des couleurs vives et des contrastes marqués.
L’exposition de Pecchia a en commun, plus que l’assonance du terme feuille, le sens de l’esprit de Balzac qui soutenait qu’« Il y a toute une vie dans une heure d’amour » comme il y a tant d’amour dans une heure de vie à l’Exposition La Feuille d’automne à Saint Just le Martel.
Même sans nous en rendre compte, nous empruntons chaque jour le chemin qui nous mène vers l’autre. En ouvrant ce livre, vous allez faire une rencontre singulière : celle d’une jeune fille qui sut voir au-delà des apparences. Elle s’appelait Belle. Son empathie et sa générosité ne s’arrêtèrent pas à l’apparence de la Bête. Derrière ses yeux sombres, elle perçut une lueur d’humanité. Derrière ses crocs acérés, elle devina un sourire tendre. Et surtout, dans les mots de la Bête, elle entendit cette poésie fragile où l’amour prend parfois racine.
Dans la vie, comme dans ce conte, les relations exigent souvent le courage de s’ouvrir à l’inconnu, d’aller au-devant de ce qui nous semble étranger. Car c’est dans cette rencontre que naissent la compréhension, la richesse et la force des liens humains.
Écrit par une grande femme de lettres, Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, ce conte intemporel nous invite à dépasser les faux-semblants. Lire La Belle et la Bête, c’est dialoguer avec le passé autant qu’avec l’autre, et apprendre à mieux saisir ce qui nous unit.
Et parce qu’un conte se raconte aussi en images, ce livre offre un voyage visuel sublimé par le talent de Jul. Son interprétation s’inscrit dans la longue tradition des réinventions de La Belle et la Bête, du cinéma à la bande dessinée, en passant par la chanson. Vous découvrirez dans cette version, dessinée pour vous, la touche malicieuse et le regard affûté de Jul, qui insufflent à ce conte une modernité nouvelle.
Maintenant, à vous de plonger dans cette histoire peuplée de livres, de musique et de beautés, de différences et de similitudes insoupçonnées où Belle nous rappelle que la véritable beauté est celle du coeur, et la Bête que la bonté révèle ce que l’apparence dissimule.
La Laïcité, on se la dispute, on se l’arrache, on se la tripatouille au gré du vent politico-médiatique… On se la brandit comme un étendard ou comme une menace, à coups de trompettes qui souvent sonnent faux, ou à coups de violons qui gémissent outrageusement. Mais c’est rarement pour la servir.
Je suis depuis toujours convaincu qu’elle est une œuvre libératrice et toujours d’actualité, ce qui la rend forcément suspecte ou dangereuse aux yeux de ceux qui ne cherchent que la domination, l’asservissement ou le rejet.
En se référant aux soubresauts qui traversent notre monde et en sortant parfois du champ strict de la laïcité pour aller vers des considérations connexes, les dessins exposés veulent dénoncer les multiples atteintes à la dignité, à la liberté, aux principes fondamentaux des droits humains.
Montrer les contraires est une façon d’invoquer ces valeurs qui sont au cœur de la laïcité : le respect, la tolérance, la fraternité et la liberté d’expression.
C’est un message simple que j’ai voulu donner comme point d’appui aux « jardiniers des intelligences » que sont les profs. J’espère qu’il parlera notamment aux plus jeunes d’entre nous.
Le 5 juillet 2024, les Britanniques redonnaient le pouvoir au parti travailliste avec, à sa tête, un nouveau Premier ministre prénommé Keir. Mais qui est Keir ?
Nous allons tenter de répondre à la question à travers plus de 150 caricatures d’une trentaine de dessinateurs de presse du monde entier : de nombreux Britanniques bien sûr, mais aussi des Français, Maltais, Australiens, Néo-Zélandais, Nigérians, Sud-Africains. Tous ces artistes relatent les péripéties de ce dernier depuis qu’il est entré dans l’arène de la vie politique et vont ainsi nous permettre de mieux connaître cet homme quelque peu énigmatique.
CÍTRIC est une exposition d’œuvres graphiques qui invite à générer une opinion sur la réalité sociale et individuelle, avec un point critique. L’exposition rassemble les originaux de 10 artistes graphiques et caricaturistes locaux et internationaux résidant à Barcelone.
L’humour graphique et la caricature sont considérés comme une discipline mineure, peu cultivée et peu représentée dans les musées, ignorant que la critique de l’autre dans le travail plastique est une constante chez les maîtres de la peinture depuis le XIXe siècle et, tout particulièrement, avec les avant-gardes du XXe siècle. Au fait, nombreux sont les caricaturistes qui présentent Picasso et le cubisme comme la grande incursion de la caricature dans le monde de l’Art.
L’exposition CITRIC. Caricature et Humour Graphique à Barcelone, veut donner de l’espace à un regard critique qui évite une interprétation simple de la réalité. La première impression n’est pas toujours ce qui compte.
Ce sont 10 artistes internationaux résidant à Barcelone avec des styles différents et un objectif commun : nous forcer à interpréter toutes les dimensions cachées dans un dessin conçu pour nous faire réfléchir. Une opportunité d’acquérir des œuvres originales sorties des circuits d’exposition ou créées exclusivement pour l’exposition.
Sous des dessins qui ont l’apparence de caricatures humoristiques se cache une dure réalité. Car en s’y penchant de plus près, on remarque très vite que ceux-ci sont une dénonciation percutante et crue des inégalités des sexes dont les femmes sont victimes quotidiennement au Maroc. Violence conjugale, viol, harcèlement sexuel… mettre la lumière sur ces injustices, les pointer du doigt pour attirer l’attention et pour aboutir au changement des comportements.
Le crayon de ce grand dessinateur marocain participe activement depuis des années à la lutte contre les violences faites aux femmes. En partenariat avec ONU Femmes, le jeune dessinateur marocain entend lever le voile sur ces inégalités pour mieux les combattre. Dans une société où la femme ne jouit pas de tous ses droits et où elle n’est pas l’égale de l’homme, Saad Jalal est prêt à changer les mentalités pour enfin dire adieu à certaines pensées arriérées qui n’ont nullement leur place dans la société marocaine actuelle.
Qu’est-ce que la liberté au pays de la liberté ? Elle est l’emblème de cette exposition, représentée par la statue qui accueillait les immigrants à Ellis Island et par l’esprit qui anime nos deux dessinatrices de presse invitées. Où va la liberté ? C’est une question essentielle ces temps. Ann Telnaes la montre partir avec sa petite valise au lendemain de l’élection de Donald Trump sur un dessin choisi pour l’une des affiches.
Les conditions des femmes, les droits humains, l’éducation, l’égalité, l’accueil des migrants sont autant de sujets qui dynamisent la plume citoyenne d‘Ann Telnaes et de Liza Donnelly. Ces questions, déjà fortement débattues suivant les états des Etats (dernièrement surtout sur l’avortement), sont exacerbées avec la nouvelle arrivée de Donald Trump, représentant suprême du masculinisme et de l’irrespect. « Elle est celle qui dessine le mieux Donald Trump », dit Chappatte d’Ann Telnaes, qu’il connaît très bien.
La cause des femmes occupe la plus grande partie de l’exposition, leurs libertés et leurs droits entravés. Entre (in)égalité des chances, âge ou avortement, leurs dessins, aussi fins dans le style que dans le propos, dénoncent le parti républicain et ses démarches liberticides. A côté, se succèdent des œuvres explicites sur les tueries de masse, la censure, le climat, la liberté de la presse. Deux vidéos sont disponibles montrant le travail de live drawing de Liza Donnelly et le Prix Pulitzer du dessin de presse attribué en 2001 à Ann Telnaes.
Entrez (sans visa) sur leur territoire suivre ces chroniques à travers une Amérique dont la flamme de la liberté s’éteint et que le dessin de presse ravive sans relâche.
Évangéliste missionné parmi les mineurs du Borinage, en Belgique, Vincent Van Gogh trouve sa vocation artistique après une longue marche vers Courrières, où résidait le peintre Jules Breton. Deux cents kilomètres aller retour ! C’était en mars 1880, sous la pluie.
A son retour, le rebelle Vincent – que son père pasteur voulait placer dans un asile !- était un autre homme. Comme confié à son frère, il était décidé à se lancer corps et âme dans la peinture : « j’ai vu Courrières, j’ai retrouvé mon énergie, tout a changé pour moi ». Quelle histoire bien trop méconnue !
Dans Maboules de Van Gogh (ateliergalerieéditions), Bruno Vouters raconte la naissance de cette vocation mais part aussi sur la piste des amours deVan Gogh. Ce sacré Vincent lui ayant fait tourner la tête et l’ayant entraîné vers de stupéfiantes découvertes, il a invité une quinzaine de dessinateurs de talent à le rejoindre dans un album décalé, débridé, espiègle, enjoué…
Pourquoi l’exposition « H de Toulouse-Lautrec, vu par les caricaturistes contemporains » ?
Né dans l’Aveyron en 1944, je collectionne depuis 1975 les cartes postales anciennes et modernes, les photographies anciennes et les livres illustrés par des dessinateurs de presse de 1900 à nos jours. J’ai organisé avec le Club International de la carte postale contemporaine (CICPC), dont je suis le fondateur, des dizaines d’expositions de dessin de presse et caricatures à Albi, au musée Toulouse-Lautrec, dans les banques, au Centre culturel et dans d’autres lieux.
Pendant des dizaines d’années j’ai fréquenté les salons où, sur mon livre d’or, j’ai eu droit à de belles caricatures de ma personne… Mais, étant d’Albi, ville natale d’H de Toulouse-Lautrec, j’ai décidé de le faire dessiner lui lors de mes venues dans les salons, c’est plus intéressant et très varié.
Donc ayant de nombreuses caricatures d’H. de T.L., j’ai proposé une exposition à l’équipe de Saint-Just-le-Martel, que je remercie vivement. Merci aussi à tous les artistes qui ont bien voulu caricaturer H de T.L.
Cette exposition proposée par France Cartoons a été présentée à Pont-en-Royans, située à la limite de l’Isère et de la Drôme, au pied du Vercors en 2024 – 2025 ; c’est un des plus beaux villages du Dauphiné, célèbre pour ses maisons colorées suspendues dans le vide. Il y a de l’eau partout, deux rivières, des cascades, un pont. Le maire Yves Pillet, disparu récemment, y a créé le Musée de l’Eau, dédié à l’eau sous toute ses formes. Un lieu idéal pour exposer des dessins satiriques sur ce thème si urgent.
Des dessins de 30 artistes du monde entier sont présentés sur le thème de l’eau, la sécheresse, les inondations, la pollution, les marées noires, le manque de ce bien précieux, la sur-pêche. Retrouvez les dessins de : Alf, Ballouhey, Barrigue, Batti, Biz, Boligan, Bridenne, Cagle, Daullé, Decressac, Delambre, Englehart, Giemsi, Jak, Lerouge, Marco de Angelis, Million, Nardi, Phil, Pichon, Pitter, Placide, Rousso, Samson, Sanaga, Sondron, Tignous, Trax, Vomorin et Ysope.
Cette exposition retrace l’historique de la Biennale depuis sa création en 1994, avec la reprise de toutes les affiches, une collection d’anciens dessins, caricatures, photos, vidéos, et dans les vitrines tous les objets dérivés, livres, documents originaux, trophées, etc.
Depuis plus de 30 ans, nous partageons notre passion pour l’humour, la tolérance et la liberté d’expression en rassemblant les talents d’artistes remarquables et en participant à environ 200 manifestations dans une centaine de lieux, en France et à l’étranger.
L’équipe de Humour & Vigne
Les vétérans de la Première Guerre mondiale pensaient que ce serait la dernière, mais leurs enfants ont combattu dans la suivante. « Plus jamais », diront les survivants, un vœu qui est devenu le mantra des pacifistes pendant les innombrables guerres, plus d’une centaine, qui ont suivi. Elles n’étaient pas mondiales, mais elles ont embrasé toutes les régions du monde, confirmant la vacuité du slogan « plus jamais ».
Nous, Européens, même si personne n’ose le dire clairement, sommes en guerre depuis que la Russie a envahi l’Ukraine. Une guerre hybride, mais une guerre tout de même. Le nouveau slogan que Poutine et Trump tentent d’imposer, sans être contredits par la Chine, est : « la paix par la force, et que le plus fort l’emporte ». Avec pour corollaire : au diable l’ONU, la diplomatie, le Traité de non-prolifération nucléaire (1970) et le Traité sur l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique (1967).
Douze dessinateurs de presse, membres du Conseil scientifique de Librexpreession, explorent avec ironie notre passé, notre présent, et notre avenir militarisés, ainsi que les rêves de paix sans armes qui subsistent malgré tout. Pax Vobiscum ! Avec : Pierre Ballouhey, Niels Bo Bojesen, Marco De Angelis, Ismail Dogan, Kap, Kianoush, Fabio Magnasciutti, Marilena Nardi, Ramses, Tjeerd Royaards, Fadi Toon, Uber
Depuis au moins les premiers jours de la caricature politique au milieu du dix-huitième siècle, l’humour visuel a joué un rôle vital dans le débat public. Son importance a été reconnue dans plusieurs affaires influentes de contextes très différents. Selon les mots de la Cour suprême des Etats-Unis :
« Malgré leur nature parfois caustique, depuis les premières caricatures représentant George Washington comme un âne jusqu’à nos jours, les représentations graphiques et les dessins satiriques ont joué un rôle proéminent dans le débat public et politique. […] Du point de vue de l’histoire, il est clair que notre discours politique aurait été considérablement plus pauvre sans eux. » (Hustler v. Falwell, 1988, pars 53-55)
Des déclarations similaires peuvent être trouvées dans des décisions marquantes concernant l’humour en général à travers le monde. Pourtant, malgré ces défenses juridiques supposément robustes de l’humour visuel, les perspectives pour les caricaturistes et satiristes aujourd’hui ne sont pas toujours aussi brillantes que ces citations initiales pourraient le suggérer. Les dessinateurs de presse en général sont typiquement parmi les premières victimes des répressions par les gouvernements autoritaires partout dans le monde. […]
Apprendre à répondre aux idées que nous trouvons offensantes par le dialogue (par opposition à la censure ou à la violence) est essentiel à la démocratie, et devrait jouer un rôle clé dans l’éducation civique. Nous espérions que cette exposition, avec sa sélection organisée d’œuvres satiriques du monde entier, peut contribuer à favoriser un tel dialogue.
Artiste iranienne, Firoozeh Mozaffari a d’abord étudié le design graphique à Téhéran. À 30 ans, elle envoie ses premiers dessins à la presse et est immédiatement publiée dans différents journaux tels que Shargh, Eternad, Farhikhtegan et sur le site Khabar-online. En 2012, elle a été l’une des quatre caricaturistes iraniennes à recevoir le Prix de la liberté d’expression de Kofi Annan. Engagée, elle a rejoint le collectif d’illustrateur·rice·s Cartooning for Peace et est convaincue que l’art éveille les consciences. Diffuser les connaissances est la première étape du changement qui se produit plus rapidement dans un monde démocratique et libre que dans les pays autoritaires.
Elle dessine sur tous les sujets, avec, l’admet-elle, quelques précautions. Mais les lignes rouges qu’elle dénonce ici sont avant tout celles imposées par la société aux femmes. Dès le plus jeune âge, des pressions et des interdits viennent restreindre l’horizon des jeunes filles quand pour les garçons le chemin des possibles est grand ouvert. Olympisme, arts et cinéma, éducation… l’empêchement se glisse partout. Avec un trait puissant et un graphisme fort, sans texte, l’œuvre de Firoozeh, ancrée dans la vie quotidienne iranienne, atteint un universalisme qui permet à chacun·e d’être directement touché·e. Une série d’une vingtaine de dessins reliés par la couleur rouge qui évoque souvent l’interdit, parfois le prestige et l’espoir, mais plus que tout et toujours, la lutte.
Retrouvez à la Maison des Martellois le travail réalisé cette année par les élèves du collège Jean-Baptiste Darnet ainsi que les dessins des lauréats du Concours Amateurs 2024-2025, sur le thème Dessine-moi la musique.